Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Les yeux de chair et de sang

Une chevauchée de deux-cent-seize moi(s)

8 Janvier 2012 , Rédigé par Pape Lat Publié dans #Ego

       378619_227814963953869_100001761013628_506124_309351562_n--.jpg

Je viens d’avoir dix-huit ans. Paraît-il qu’ils appellent cela l’âge de la majorité. Maudit soit cet âge donc ! La vie ne m’a jusqu’ici réservé que des découvertes et sentiments tantôt répulsifs et bravaches tantôt fortunés et enjoués ; quelquefois même heureux. Toute cette période n’a été qu’une périlleuse cavalcade durant laquelle j’ai appris à  connaître essayer de connaître les hommes, les chérissant parfois, les haïssant souvent mais toujours avec passion. J’ai eu foi en l’humanité quoiqu’elle m’ait parfois eu l’air d’être une inanité. D’enfant fougueux, je suis passé, sans transition aucune, à un fou gueux qui se fait appeler adulte.

      

On ne garde pas grand-chose de dix-huit années passées à errer comme un bohême sur terre. Des souvenirs fugaces d’une enfance heureuse, âge de l’innocence, du charme mais aussi des pitreries. Des voyages enrichissants qui m'ont enseigné en définitive que l’humaine condition demeure et résiste aux cultures, sociétés et modus vivendi. Des amitiés nouées et qui tiennent tête à l’usure du temps. Des amours naissantes et chues au dessus du réel, des amours qui s’estompent et sombrent dans l’oubli ou tout simplement dans la rancœur. Des afflictions que l’on garde de son commerce avec les hommes, les blessures qu’on a faites aux autres. Une voix esseulée dans le désert, une ombre qui se nourrit de la flamme divine. Une tempête. Des galets immuables, polis et insolents. Une mer inachevée… et qui finit par trouver refuge dans le silence ou le rire. Le rire du monde, comme le disait un ami.

      

Ce soir, assis sur mon lit, devant mon écriteau, ma mémoire saillit et les souvenirs s’enchevêtrent dans mon esprit, aigres-doux. Ils me nouent la gorge, me saoulent, m’enivrent de leur parfum. Je me rends alors compte que je ne suis qu’un homme qui marche côté de ses semblables, pauvres hères, entité difforme et hagarde. A chacun sa ruée vers l’or, à chacun ses résolutions et ses convictions. Les miennes je les forge sur la justice, la liberté, l’amour et depuis un bon bout de temps l’égoïsme. Eh oui…! Autant être piètre égoïste que traitre hypocrite qui rit jaune devant la réalité et la fuit comme une guigne se revêtant, la plupart du temps, du voile opaque du mensonge. Mais, en dépit de tout cela, je vivrai et me battrai pour les miens, les personnes qui m’aiment et que j’aime. Je me battrai pour l’affection d’une mère comblée, le sourire d’un père fier, pour la légèreté d’une sœur et la complicité d’un frère, pour l’amour de la femme aimée. Puisqu’il n’y a, en fin de compte que cela qui fait la vie d’un homme. Tout le reste n’est que farandole de sentiments et simulacres de vie qui s’enlisent souvent dans la caducité.

      

Je crois qu’il est temps que j’arrête de raconter des fadaises ; je vais m’en tenir là. Je ne suis tout de même pas doloriste à telle enseigne que de m’étaler pour fêter mes deux-cent-seize moi(s).

       

Joyeux anniversaire à moi et à tous les gueux qui viennent de grandir. Soyez heureux ou, du moins, faîtes semblant. Pour ma part, je n’ai pas tellement de vœux à formuler sinon que le vieux chauve qui préside ce pays s’en aille l’échine basse, que le Seigneur rende heureux les miens et en fasse autant pour moi, que ma promotion composé essentiellement de célestes clochards – et qui est, du reste, ma seconde famille- décroche haut la main ce foutu BAC (il paraît que ça signifie désormais : Brevet d'Accès au Chômage J), qu’Adélaïde tombe amoureuse de moi.

      

Il est, de toute manière, l’heure des grandes décisions. Les moments fatidiques s’annoncent. Les choix à faire se dessinent : marquer d’une pierre blanche ce merdier ou sombrer pour de bon dans l’anonymat.

 

Puisse Dieu me bénir et nul autre sur terre !

 

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
F
waouhh ptit frére jadore ce que t'as écris ici.c comme si tu m'avais chiper mes pensées et tous mes démons dans lesquels je sombrais la nuit avant d m'endormir.vrément CHAPEAU!!!!
Répondre
P
<br /> <br /> Haha <br /> <br /> <br /> Merci Soeurette ♡ !!<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />